Quand la photographie nous interpelle sur les droits humains.
Depuis 2015, le Prix de Photographie de la Fondation Act On Your Future récompense les projets d’étudiants photographes autour de thèmes qui font l’actualité politique et sociale dans le monde. Une réflexion sur notre société impulsée par la photographie à ne pas manquer.
Créée en 2014 en Suisse, la Fondation Act On Your Future, reconnue d’utilité publique, vise en ses mots à promouvoir les droits humains de manière innovante. Selon Keyvan Ghavami, directeur et co-fondateur de la Fondation, la photographie est très vite devenue le médium qui permettait de mettre en lumière de manière percutante les problématiques actuelles majeures de notre société en termes de droits humains.
La création du Prix AOYF a permis à la Fondation de récompenser puis soutenir le travail d’artistes photographes émergents tout en attirant l’attention sur des sujets liés aux droits humains. L’on perçoit ainsi un enjeu pédagogique de sensibilisation à travers tous les thèmes abordés par le biais du Prix, notamment la liberté d’expression en 2015, la représentation de la crise migratoire en 2016, le pouvoir informatif de l’art en 2017, l’égalité de genres en 2018, l’écologie et l’urgence climatique en 2020 ou encore notre rapport avec les nouvelles technologies cette année.
En partenariat avec six écoles d’art européennes, l’ECAL de Lausanne, l’HEAD de Genève, l’ENSP d’Arles, le Royal College of Art de Londres, la HGB de Leipzig et la Aalto University à Espoo en Finlande ainsi que cinq institutions de renom dont le Centre de la Photographie de Genève, Christie’s, Human Rights Watch, le Festival du Film et Forum International sur les droits humains et MAPS, le Prix sélectionne via un jury de professionnels le travail de cinq artistes qui est exposé au Centre de la Photographie de Genève durant un mois, avant d’offrir 10 000 CHF à l’artiste lauréat. 7000 CHF sont destinés à la production d’une exposition en lien avec le projet primé, et 3000 CHF à la guise de l’artiste. Toujours selon Keyvan Ghavami, « l’idée est ici de garder un lien avec l’artiste, de donner une continuité à son projet et de valoriser le réseau des partenaires et des professionnels qui travaillent autour de la Fondation et du Prix. »
Pour garder une trace et toucher le public le plus large possible, un catalogue rétrospectif a également été créé pour la 5e édition du Prix et distribué dans bon nombre de bibliothèques municipales. On y retrouve ainsi tous les thèmes sur les droits humains abordés lors des éditions précédentes, les projets des artistes photographes en dialogue avec les réflexions et commentaires des membres du jury de chaque année. Si Keyvan Ghavami rappelle que la Fondation agit de manière indépendante et sans parti pris, son engagement est en effet de rester le plus neutre et inclusif possible, c’est aux artistes et au public de se saisir de la question abordée et d’en tirer une réflexion.
Crédit photo : Yingying Zhang