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C’est la rentrée

Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing

« Back 2 school », « Too cool for school », « Youpi la reprise »… autant d’expressions pour dire la même chose : c’est la rentrée.

Qui n’a pas ouvert son Instagram entre hier et aujourd’hui et n’a pas vu défiler en photo tous les enfants de ses abonnés prêts pour l’école ? Cette fameuse photo que l’on prend sur le perron de la porte ou juste en descendant de la voiture devant l’école. Cette photo que l’on se jure de ne jamais prendre parce que trop cliché mais que l’on finit par prendre tant l’on est ému, fier et heureux d’immortaliser sa progéniture devant ce qui sera son quotidien minimum pour les quinze prochaines années : l’école.
Ce temple que l’on aimerait intouchable, temple du savoir, du vivre ensemble, des amitiés naissantes et des premiers amours, du tâtonnement, des quêtes originelles, des chiffres et des lettres, des échecs et des victoires, des rires et des larmes, la vie devant soi.

En déposant son enfant à l’école ce matin, tout parent a du ressentir cette étrange émotion, un mélange d’appréhension avec un peu de nostalgie, recouverte de fierté justifiée et quelques minutes après chassée par ce léger vent de liberté. C’est la rentrée oui, mais aussi un peu les vacances pour les parents (tchek). Après deux mois auprès de nos adorables bambins, les déposer à l’école c’est chou mais c’est aussi chouette (et big up aux instit’).

L’école (…) ce temple du savoir, du vivre ensemble, des amitiés naissantes et des premiers amours, du tâtonnement, des quêtes originelles, des chiffres et des lettres, des échecs et des victoires, des rires et des larmes, la vie devant soi.

Côté adulte, la rentrée c’est donc un peu de souffle si l’on est parent, mais c’est quand même synonyme de reprise, voire souvent de point d’étape.
La rentrée de septembre, c’est déjà le bilan de l’année en cours et souvent le dernier coup de collier si l’on veut achever ce que l’on s’est juré de réussir en début d’année.
On reprend les bonnes résolutions fixées en janvier et on essaie d’en remettre au moins une ou deux sur la planche — c’est d’ailleurs là que l’on constate que c’est bien beau d’avoir fait un dry January quand on repense sans oser compter aux litres de rosé bus en juillet et en août.
La rentrée de septembre, c’est aussi souvent le moment où l’on pense pour la première fois à Noël (aïe), qu’est-ce qu’on fait pour les vacances et est-ce qu’on va chez ta mère ou chez mon père. Avant cela on se demande comment on peut cette année réussir sa taille de citrouille sans perdre son annulaire pour Halloween, et est-ce que le 11 novembre tombe un week-end.
Je confesse ici m’être posée la question hier si ça vaut le coup d’acheter un faux sapin de Noël pour éviter d’ajouter un arbre mort à ma cuenta des choses pas bien que je fais.
C’est enfin à cette époque que l’on aperçoit les premiers cas de « Tu fais quoi pour le Nouvel An », très prématurés certes mais existants.

La rentrée, c’est cet éternel recommencement, ce nouveau départ qui n’en est pas un mais qui malgré l’air ambiant, a le mérite de nous maintenir dans l’action et dans la projection. Et quelque part au fond de nous, on s’accroche et on y croit.

Je laisse la conclusion à l’un de mes auteurs favoris, dont les mots ne lassent jamais ceux qui les lisent.

« Quelle absurde conception du monde et de la vie parvient à causer les trois quarts de notre misère, et par attachement au passé se refuse à comprendre que la joie de demain n’est possible que si celle d’aujourd’hui cède la place, que chaque vague ne doit la beauté de sa courbe qu’au retrait de celle qui la précède, que chaque fleur se doit de faner pour son fruit, que celui-ci, s’il ne tombe et ne meurt, ne saurait assurer des floraisons nouvelles, de sorte que le printemps même prend appui sur l’hiver. »

André Gide « Les nouvelles nourritures », 1935

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