Écologie et photographie pour ce cru 2023.
Prochainement à Toronto et durant tout le mois de mai, le Scotiabank CONTACT Photography Festival réunit de nouveau cette année une myriade de photographes confirmés et émergents autour d’expositions qui parcourent toute la ville ; avec plus que jamais la volonté d’inscrire cet évènement dans une démarche écologique et de respect de l’environnement. Lors de notre dernier échange avec Darcy Killeen, directeur général de CONTACT, la dimension écologique et environnementale a été abordée comme une composante fondamentale du festival : « C’est un sujet qui est très important pour nous et pour beaucoup d’artistes, il y a donc beaucoup d’expositions qui s’y rapportent. (…) »
Ainsi, alors que des installations photographiques monumentales arpentent toute la ville, demandant énormément de ressources en termes d’énergie et de production, le festival innove en ce qui concerne le recyclage et la prospérité de ces installations. Impulsant une nouvelle façon d’intégrer l’œuvre dans la ville au moment où la crise énergétique et l’urgence climatique imposent leurs premières conséquences, le festival pousse à une toute nouvelle réflexion sur à la fois créer et exposer l’œuvre. La culture et notamment les arts visuels, comme d’autres activités humaines, consomme beaucoup d’énergie et de matière. Elle devrait donc elle aussi s’adapter en fonction des enjeux écologiques et des défis environnementaux auxquels nous faisons face. Écoconcevoir, c’est ce que des artistes comme Maggie Groat mettent au cœur de leurs créations. Le travail de cette artiste et photographe canadienne est mis à l’honneur par le festival à travers trois expositions, une à la CONTACT Gallery et les deux autres sur des installations extérieures.
Si cette démarche pourrait être un exemple à suivre pour de nombreux autres évènements artistiques, elle ne va pas sans ses problématiques financières et techniques. Il est en effet encore difficile de recycler tous les projets d’installations artistiques.
Tout reste encore à faire et à imaginer, mais une telle démarche ne peut qu’être saluée car elle marque le début d’une réflexion qui pourra peut-être aussi inspirer une politique publique de soutien et de transition. En attendant, les artistes et ici des évènements comme le Scotiabank CONTACT Photography Festival semblent s’être emparés de cette problématique plus que jamais d’actualité.
Crédit photo : Maggie Groat